Il y a des textes qui s’imposent d’emblée, comme une évidence, parce qu’ils vont chercher au-delà de nos idées préconçues sur ce que peut être une “bonne” histoire pour enfant. Le roman que nous publions en décembre, “Les trois étoiles”, appartient à cette catégorie…
“Les trois étoiles”
Chaque mois, depuis bientôt 40 ans, l’équipe du magazine J’aime lire cherche à tenir ses engagements : dénicher et publier de beaux et bons romans pour des lecteurs débutants. Beaux et bons parce qu’ils sont écrits dans un langage accessible et compréhensible. Beaux et bons dans leur originalité, leur capacité à émouvoir, à faire rire, à faire réfléchir. Beaux et bons, bien sûr, dans le choix de l’accompagnement visuel, qui soutient l’histoire et la fait vibrer à sa façon. Dans notre “jargon”, nous appelons ça notre contrat de lecture. Pour arriver à trouver les 12 romans par an qui couvriront tous les genres littéraires, il nous faut faire le tri parmi 200 propositions, discuter âprement lors de nos comités de lecture, hésiter, parfois regretter…
Et puis il y a des textes qui s’imposent d’emblée, comme une évidence, parce qu’ils vont chercher au-delà de nos idées préconçues sur ce que peut être une “bonne” histoire pour enfant. Le roman que nous publions en décembre, “Les trois étoiles”, appartient à cette catégorie.
Au début d’une histoire, il y a un auteur. C’est Gwenaëlle Boulet qui a écrit celle-ci. Journaliste de profession, elle a reçu comme une balle en plein cœur la détresse de ceux qui, en Syrie ou en Irak, ont dû fuir un conflit qu’ils ne comprenaient pas. Plutôt que faire un reportage plaçant le monde réel sous un microscope, elle a choisi de passer par la fiction pour raconter l’aventure d’une famille syrienne. Rien n’est réel dans cette histoire, et pourtant tout est vrai : l’environnement, les sentiments, les émotions. Grâce à la douceur et à la subtilité de son écriture, le lecteur peut percevoir les contours d’une tragédie sans y être associé. Il s’identifie à Tarek, le héros, part avec lui sur les chemins chaotiques de l’exil, ressent sa peur, mais aussi son espérance.
En publiant “Les trois étoiles”, J’aime lire prend le risque de toucher, d’émouvoir fortement ses lecteurs. Comprendre que l’autre ne nous est pas étranger et que nous pouvons l’accueillir dans sa dignité humaine : voilà une forme d’engagement que nous sommes fiers de promouvoir, en cette fin d’année 2016.